Les catastrophes naturelles en 2023 : un défi économique et climatique croissant

En 2023, les catastrophes naturelles ont généré des pertes économiques mondiales estimées à 280 milliards de dollars, dont 108 milliards étaient assurés, marquant la cinquième année consécutive avec des pertes assurées dépassant les 100 milliards de dollars. Ces chiffres dépassent largement la moyenne décennale précédente de 89 milliards de dollars.

Les principaux événements climatiques de 2023

• Tempêtes convectives sévères : Ces orages violents, notamment aux États-Unis, ont atteint un record de 64 milliards de dollars en pertes assurées, représentant 85 % des pertes globales pour ce type d’événements. En Europe, les tempêtes ont également causé plus de 5 milliards de dollars de dégâts, l’Italie étant particulièrement touchée.
• Tremblement de terre en Turquie et en Syrie : Avec des pertes assurées estimées à 6,2 milliards de dollars, cette catastrophe reste un événement tragique, bien que 90 % des dommages n’aient pas été couverts par des assurances.
• Inondations massives : Ces événements continuent de souligner la vulnérabilité des infrastructures urbaines dans de nombreuses régions du monde.

Les enjeux climatiques et économiques

L’urbanisation croissante, l’accumulation de richesses dans des zones vulnérables, et l’intensification des phénomènes climatiques liés au changement climatique posent de graves défis. Les experts estiment que les pertes assurées pourraient doubler d’ici une décennie, si aucune mesure significative n’est prise pour renforcer la résilience des communautés et des infrastructures.

Quelles sont les principales solutions préconisées pour un avenir résilient

• Renforcer les codes du bâtiment et promouvoir des infrastructures résistantes aux aléas climatiques.
• Investir dans des infrastructures d’adaptation, comme des barrières contre les inondations et des systèmes d’alerte précoce.
• Limiter l’urbanisation dans les zones à risque, tout en développant des systèmes d’assurance innovants pour élargir la couverture dans les zones à faible pénétration.
• Former, former, former les acteurs du système de santé en formation initiale et surtout assurer une acculturation des dirigeants en continu pour les aider à prendre des décisions éclairées pour le secteur.

Face à ces constats, il est nécessaire que le secteur de la santé adopte une approche proactive et exemplaire. Le concept de « One Health » souligne l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale, et promeut une action intégrée pour relever les défis sanitaires mondiaux. 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a élaboré un Cadre pour la mise en place de systèmes de santé à faibles émissions de carbone et résilients face aux changements climatiques.

Ce cadre recommande :

• Évaluation des vulnérabilités : identifier les populations et infrastructures les plus à risque face aux impacts climatiques.
• Renforcement des capacités : former les professionnels de santé aux enjeux climatiques et aux stratégies d’adaptation.
• Réduction des émissions : adopter des pratiques durables, telles que l’utilisation d’énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la gestion écologique des déchets médicaux, miser sur l’éco conception des soins et des parcours de santé.
• Collaboration intersectorielle : travailler avec d’autres secteurs pour développer despolitiques cohérentes et efficaces en matière de santé et de climat. 

Agir pour le climat, c’est agir pour la santé. Le secteur de la santé a une responsabilité exemplaire et un rôle clé à jouer dans la transition écologique, en adoptant une approche proactive et intégrée à travers la dynamique « One Health ». En réduisant son empreinte carbone, il protège l’environnement, préserve les écosystèmes et garantit la santé des générations actuelles et futures.

De plus, il est crucial de rappeler que le coût de l’action sera toujours inférieur au coût de l’inaction, comme l’a démontré le célèbre rapport Stern sur l’économie du changement climatique. Investir dès maintenant dans des systèmes de santé durables et résilients est une opportunité d’économiser sur le long terme, tant pour l’État que pour les acteurs du système de santé. Chaque euro investi dans ces dynamiques peut réduire les dépenses futures liées aux impacts climatiques sur la santé humaine, animale et environnementale.

En engageant collectivement des efforts pour aligner santé et climat, nous contribuons à bâtir un avenir plus durable et équitable. Il est temps pour le secteur de la santé d’être à l’avant-garde de cette transformation. Ensemble, soignants, administratifs et décideurs peuvent faire de la santé un levier essentiel pour la résilience de notre planète.

Découvrez l’étude

Olivier TOMA
Fondateur de Primum Non Nocere®