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QVT, QVCT… Et si nous parlions simplement de qualité de vie et de santé globale ?
La qualité de vie ne peut plus être limitée à la sphère du « travail ». Le travail devient hybride, les frontières entre vie professionnelle et personnelle s’estompent, et notre bien-être s’étend désormais à tous les domaines de nos vies : dans nos services, nos déplacements, à domicile et dans chaque interaction sociale. C’est pourquoi il est temps de repenser la « QVT » pour embrasser une approche plus large : la qualité de vie et de santé globale.
Dans ce contexte, les organisations, et en particulier les hôpitaux, se voient confier un nouveau rôle : celui de promoteurs de santé. Et pas seulement pour leurs patients, mais aussi pour leurs collaborateurs, qui peuvent ensuite devenir, à leur tour, des ambassadeurs de ces bonnes pratiques dans leur quotidien. L’hôpital peut ainsi devenir un véritable laboratoire de santé globale, exportant savoir-faire et bonnes pratiques au-delà de ses murs.
Faire des agents hospitaliers des promoteurs de santé
Apprendre à se protéger des perturbateurs endocriniens, à réduire les troubles musculosquelettiques, à booster son immunité grâce à une alimentation adaptée ou encore à limiter son exposition aux champs électromagnétiques, aux nanoparticules et produits chimiques… Tout cela peut et doit s’enseigner au sein de nos hôpitaux. Car des professionnels de santé en bonne santé, ce sont aussi des patients mieux accompagnés.
Les acteurs de l’Hospitalisation à Domicile (HAD) ont un enjeu majeur sur ce thème dans les années à venir, pour ajouter cette dimension au domicile des patients…
Mais aujourd’hui, qui prend soin de ceux qui nous soignent ?
Malheureusement, la santé de nos soignants est alarmante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 53 % des salariés du secteur de la santé ont bénéficié d’au moins un arrêt maladie en 2022 (Baromètre Absentéisme Malakoff Humanis).
- Chaque jour, 107 000 salariés du secteur sanitaire sont en arrêt de travail.
- La durée moyenne des arrêts maladie dans ce secteur dépasse les 21 jours.
Addictions, mal-être, troubles musculosquelettiques, démissions en cascade… Tout cela, alors qu’on leur demande d’accompagner la santé préventive et curative, la naissance, la dépendance… Comment soigner les autres si l’on est soi-même en souffrance ?
Il est urgent de replacer la santé des professionnels hospitaliers au cœur du système de santé. Voici quelques pistes concrètes pour agir :
- Mettre en place un baromètre annuel de la santé des professionnels.
- Adapter les postes aux besoins actuels et futurs, notamment en anticipant le vieillissement de la population.
- Créer un programme de santé dédié : prévention, nutrition, gestion du stress, sevrage tabagique, etc.
- Promouvoir un management réellement participatif pour renforcer le lien et la reconnaissance.
- Aménager des espaces de repos et de ressourcement dignes de ce nom.
- Renforcer le suivi médical des soignants, en collaboration avec la médecine du travail.
- Assurer des conditions de travail sécurisées et ergonomiques.
Investir dans la santé de nos soignants, c’est investir dans tout le système
En France, certaines initiatives existent déjà, mais elles restent marginales. Interventions d’ostéopathes, consultations de nutritionnistes, espace de sieste, salles de sport ou coachs en sevrage tabagique, repas partagés… Ces actions doivent devenir la norme et non plus des options. Car la santé des soignants garantit la santé des patients.
Un autre axe prioritaire réside dans la sûreté et la sécurité des professionnels. Chaque jour, 48 agressions sont commises dans nos établissements de santé. Ces institutions accueillent des personnes en situation de grande fragilité et doivent redevenir des lieux protégés. Il est impératif d’investir dans un plan national de sûreté hospitalière, incluant sécurité physique et cybersécurité.
L’urgence d’agir ensemble
L’État, les directions hospitalières, mais aussi les collaborateurs eux-mêmes, ont une responsabilité commune : celle de construire un environnement où travailler dans le secteur de la santé rime avec sérénité et épanouissement. Car prendre soin de nos soignants, c’est aussi prendre soin de notre avenir collectif.
Témoignage : une démarche exemplaire à l’Hôpital Privé Nord Parisien
🎙️ Podcast Témoignage – Parole à la présidente de l’Hôpital Privé Nord Parisien :
Dans un format exclusif, nous avons recueilli les réflexions de la présidente de l’Hôpital Privé Nord Parisien, qui nous partage son expérience dans la mise en œuvre d’un baromètre annuel de santé et de bien-être des collaborateurs. Elle explique :
« Chez nous, chaque service dispose d’un plan d’action spécifique basé sur les résultats de ce baromètre. Nous mesurons la satisfaction, l’état de santé global, mais aussi les besoins en formation ou les attentes spécifiques de nos équipes. C’est grâce à cet outil que nous avons pu développer un programme d’attractivité qui a considérablement réduit notre turnover. »
Elle ajoute :
« Nous avons également investi dans des salles de repos et des espaces de ressourcement de qualité. Ces initiatives nous ont permis d’améliorer non seulement le bien-être, mais aussi la productivité et l’engagement de nos équipes. Pour moi, cela devrait être une priorité pour chaque établissement de santé. »
Retrouvez l’intégralité de son témoignage dans notre podcast, disponible sur toutes les plateformes !
Olivier TOMA
Fondateur de Primum Non Nocere®
