L’économie circulaire au service de la santé

Une vision globale pour des actions concrètes

Nous vivons une époque où les grands défis de notre temps – agir pour le climat, améliorer les conditions humaines et préserver les ressources naturelles – nécessitent une mobilisation collective. La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) n’est pas une option, c’est une nécessité, une véritable « mission » pour les acteurs de la santé publique . Dans le domaine de la santé, cela passe par une intégration de l’économie circulaire à toutes les échelles, du geste quotidien à la stratégie globale.

L’économie circulaire : Transformer les déchets en ressources

L’économie circulaire repose sur une idée simple mais révolutionnaire : transformer les matières résiduelles en matières premières. Cette démarche nous invite à adopter une posture d’effectuation, autrement dit, « faire avec ce que l’on a ». Les technologies modernes offrent des solutions inédites pour concrétiser cette vision :

• Transformer le vent, l’eau et le soleil en énergie renouvelable.
• Recycler les masques à usage unique pour en faire du mobilier de jardin.
• Réutiliser les cheveux humains comme filtres pour absorber le pétrole lors des marées noires.
• Utiliser des radiateurs et chaudière numérique pour exploiter la chaleur des datacenter.
• Et demain, imaginer des hôpitaux « net zero » qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment, en valorisant des ressources comme l’urine ou le méthane.

De l’innovation à la transformation

Dans cette dynamique, de nombreuses initiatives émergent :

• Les biodéchets issus des cuisines des hôpitaux et des EHPAD transformés en méthane pour alimenter les transports publics, comme les tramways.
• Les dispositifs médicaux obsolètes donnés à des artistes spécialisés en upcycling, pour transformer « du plomb en or ».
• La collecte et la valorisation du verre médicamenteux en France, où des centaines de tonnes sont aujourd’hui incinérées faute de filière de recyclage.
• Collecter les métaux précieux des dispositifs médicaux qui jusqu’alors étaient détruit par incénération.

Pourquoi ne pas magnifier ces ressources plutôt que de les détruire ? cela revient à transformer les matières résiduelles des uns en matières premières pour les autres.

Réduire l’usage unique : Une nécessité sanitaire et écologique

L’économie circulaire implique aussi de repenser la logique de l’usage unique, trop omniprésente dans le secteur de la santé. Si certaines situations sanitaires nécessitent cette approche, elle ne devrait pas être la norme. Réutiliser des biberons, curettes à oreilles, lames de laryngoscope, ciseaux de cordons ombilicaux, tenues médicales, et même gobelets, cuillères, palettes ou emballages est possible avec des solutions adaptées et durables.

Cette transition vers l’économie circulaire contribue directement à :

• Créer et maintenir des emplois locaux, non délocalisables.
• Réduire l’empreinte carbone du secteur de la santé.
• Préserver les ressources naturelles pour les générations futures.

Avançons à petits pas, mais avançons ensemble

L’économie circulaire dans le monde de la santé nous montre que chaque geste, aussi petit soit-il, peut avoir un impact. Collecter, transformer, réutiliser : chaque initiative contribue à bâtir un système de santé durable, capable de soigner les individus tout en préservant notre planète.

En guise de réflexion, souvenons-nous de cette vérité frappante : l’homme est le seul animal sur la planète qui génère des déchets. Tous les autres êtres vivants fonctionnent en symbiose avec leur environnement, où chaque « déchet » devient une ressource. Pourquoi ne pas nous inspirer de cette harmonie pour transformer nos modes de vie et de production ?

Alors, engageons-nous ensemble à inventer un futur où santé et environnement s’entrelacent, pour laisser derrière nous non pas des déchets, mais une empreinte positive pour les générations futures.

Olivier TOMA
Fondateur de Primum Non Nocere®