
Santé et RSE : Comment transformer les intentions en actions prioritaires
26/03/2025
Pour une politique du médicament à la hauteur des enjeux du XXIe siècle
10/04/2025Réchauffement climatique : la plus grande menace sanitaire du XXIe siècle

Close up of Green Planet in Your Hands. Save Earth. Environment Concept.
« Agir pour le climat, c’est protéger notre santé – aujourd’hui et pour les générations futures. »
Alors que les records de chaleur, les catastrophes naturelles et les événements extrêmes s’enchaînent, une vérité s’impose désormais avec une clarté glaçante : le dérèglement climatique est devenu une crise sanitaire mondiale.
C’est le terrible constat dressé par le 8e rapport annuel du Lancet Countdown, soutenu par l’OMS, l’OMM et plus de 120 experts internationaux. Il alerte sur un point de bascule : il ne sera bientôt plus possible de garantir la santé publique mondiale tant les impacts du changement climatique sur la santé atteignent des niveaux inédits.
Les effets sanitaires du climat s’intensifient
En 2023, l’humanité a connu 50 jours de pics de chaleur dangereux pour la santé – un record absolu. Les vagues de chaleur ont aggravé l’insécurité alimentaire et provoqué une explosion des décès liés à la chaleur, notamment chez les plus de 65 ans : +167 % depuis 1990.
Partout, les inégalités se creusent. Dans les pays à faibles revenus, les populations sont davantage exposées aux effets délétères du climat. Les heures de travail perdues à cause de la chaleur en extérieur représentent 512 milliards d’heures par an, soit 835 milliards de dollars de perte de revenus, affectant en priorité les travailleurs les plus vulnérables.
Maladies infectieuses et pollution : le climat détraque notre équilibre
Le réchauffement accélère la prolifération des maladies vectorielles comme la dengue. En 2023, 5 millions de cas ont été recensés dans plus de 80 pays. Le moustique Aedes albopictus, vecteur principal de la dengue, a vu son aire de transmission augmenter de 46 % en dix ans.
À cela s’ajoute la hausse des précipitations extrêmes (+61 % des surfaces terrestres touchées), augmentant le risque d’inondations, de contaminations de l’eau et de maladies hydriques.
Focus France : des impacts déjà bien réels
En France, selon Santé publique France, la mortalité liée aux vagues de chaleur a triplé en 20 ans. L’Hexagone est désormais concerné par :
- Des épisodes de canicule de plus en plus fréquents et intenses ;
- Une augmentation des hospitalisations pour coups de chaleur et pathologies cardiovasculaires ;
- L’élévation des pollens allergisants (liée à la concentration de CO₂), accentuant les pathologies respiratoires ;
- Une prolifération des tiques et moustiques tigres dans des régions auparavant épargnées.
Le coût sanitaire du changement climatique en France est estimé à plusieurs milliards d’euros par an si rien n’est fait. Et ce coût ne cessera d’augmenter.
Une Europe déjà sous pression
Le Parlement européen alerte également sur :
- L’augmentation des décès dus aux événements climatiques extrêmes ;
- Une détérioration de la qualité de l’eau et de l’air ;
- Des risques croissants de maladies vectorielles et hydriques dans le sud de l’Europe ;
- Des pertes agricoles liées aux sécheresses, mettant en péril la sécurité alimentaire.
Réorienter les investissements : un impératif vital
Le paradoxe est terrible : les financements existent pour basculer vers un monde bas carbone… mais ils sont encore massivement orientés vers les énergies fossiles. Ces investissements “pervers” fragilisent la planète et notre santé.
À l’inverse, chaque euro investi dans la transition énergétique, dans les mobilités douces, la rénovation thermique, l’agriculture durable ou les énergies propres est un investissement en santé publique :
- Moins de maladies respiratoires ;
- Moins de morts liées à la chaleur ;
- Moins d’épidémies ;
- Moins d’hospitalisations.
Agir pour le climat, c’est (aussi) soigner
Réduire nos émissions, repenser nos modèles alimentaires, préserver les forêts, diminuer la dépendance aux énergies fossiles : chaque action pour le climat est une action pour notre santé.
Nous devons voir la transition écologique non pas comme un fardeau, mais comme une immense opportunité de prévention. Comme un investissement pour vivre mieux, plus longtemps, en meilleure santé, dans un monde vivable.
Agir pour le climat, c’est agir pour soi-même, pour sa famille, pour les plus fragiles.
Mais c’est aussi un acte d’amour pour les générations futures.
Et maintenant ?
Décideurs, professionnels de santé, citoyens : nous avons toutes les cartes en main pour transformer ces alertes en solutions.
Et si nous faisions de la santé durable la boussole de toutes nos politiques climatiques ?
Olivier TOMA
Fondateur de Primum Non Nocere®