
L’empreinte hydrique : pourquoi l’or bleu est le nouvel indicateur clé de votre stratégie RSE
25/06/2025Un recul politique aux conséquences sanitaires et écologiques
L’Europe s’apprêtait à encadrer enfin les promesses écologiques des entreprises. Elle renonce.
Ce vendredi 20 juin 2025, la Commission européenne a annoncé envisager le retrait de la directive sur les allégations environnementales – un texte majeur de sa politique environnementale. Ce projet visait à mettre fin au greenwashing, cette pratique trompeuse qui consiste à se donner une image verte sans preuves tangibles.
C’est un coup de tonnerre. Car cette directive, proposée en mars 2023, n’était pas anodine. Elle exigeait des entreprises qu’elles justifient scientifiquement toute déclaration environnementale sur leurs produits ou services. Objectif : rétablir la confiance, protéger les consommateurs, et garantir une concurrence loyale entre acteurs réellement engagés et ceux qui maquillent leur inaction sous des slogans verts.
Or selon les études de la Commission elle-même, plus de la moitié des allégations écologiques sur le marché européen seraient actuellement fausses, trompeuses ou exagérées. Laisser perdurer cette situation, c’est cautionner la désinformation, fragiliser les écosystèmes, et exposer les citoyens à des risques accrus – y compris sanitaires.
Un choix politique sous pression, aux antipodes du Pacte Vert
La raison officielle du retrait ? Éviter de surcharger les microentreprises et « simplifier l’agenda » européen.
Mais ce revirement s’inscrit surtout dans un climat de recul général des politiques environnementales européennes, sous la pression de coalitions politiques hostiles au Pacte Vert. Trois groupes parlementaires (PPE, ECR, PfE) ont demandé le retrait pur et simple du texte, le qualifiant de « complexe », « coûteux » et « inutile ».
C’est oublier un point essentiel : le coût du greenwashing, lui, est bien réel. Il se mesure en perte de biodiversité, en pollution croissante, en atteintes à la santé publique, et en défiance généralisée vis-à-vis des initiatives durables.
Et il finira par peser bien plus lourd que les efforts nécessaires pour établir des règles claires et transparentes.
La vérité environnementale, un droit fondamental des citoyens
À travers cette directive, l’Europe ne faisait pas que réglementer : elle protégeait un droit fondamental. Le droit de savoir. Le droit de choisir un produit réellement plus respectueux de la planète et de sa santé.
En retirant ce texte, la Commission tourne le dos à cette exigence de vérité et sacrifie l’engagement sincère des entreprises responsables.
Face à ce recul, il est temps d’agir autrement.
La norme VSME®, qui valorise les démarches volontaires de responsabilité sociétale, notamment via une double labellisation THQSE® (Très Haute Qualité Sanitaire Sociale et Environnementale) et Responsibility Europe, offre des repères solides aux citoyens, aux acheteurs publics, aux consommateurs et aux décideurs.
Ces outils permettent de distinguer les entreprises réellement engagées des autres, sans artifice ni poudre verte aux yeux. Ils incarnent une transition vers une économie transparente, mesurable, régénératrice.
Le pouvoir est dans le caddie : refusons les fausses promesses
Ce retrait est une erreur. Il affaiblit l’Europe là où elle aurait dû montrer la voie. Il renforce le flou là où la clarté est une exigence de santé publique.
Alors inventons le lobbying éthique et citoyen.
- Exigeons des preuves, pas des promesses.
- Soutenons les marques labellisées, auditées, engagées.
- Boycottons sans hésitation celles qui continuent à mentir.
Car le pouvoir est dans le caddie : chaque achat est un vote.
Et chaque vote peut bâtir une économie enfin à la hauteur des enjeux climatiques, sociaux et sanitaires de notre époque.
Olivier TOMA
Fondateur de Primum Non Nocere®